C’est à partir d'un livret édité en 1983 pour le 25e anniversaire du Festival de Stavelot, et à la veille de son décès en 2006, que son fondateur, Raymond Micha, avait rassemblé certains souvenirs qui avaient émaillé un demi-siècle d'activité artistique. Nous aurons le plaisir de poursuivre cette évocation puisque ce Festival en est bientôt à sa 64e saison. Si on peut le considérer comme une belle réussite musicale, sa longévité peut s’expliquer par une recherche permanente de qualité et par son atmosphère de grande fête de l'amitié, entre les artistes, le public et les organisateurs. Depuis les débuts, ces derniers forment une équipe de bénévoles dont le dévouement et l’abnégation sont admirables et, aujourd’hui, les plus anciens sont rejoints par de nombreux jeunes, aussi enthousiastes que leurs aînés. Ainsi le Festival peut-il espérer un avenir digne des plus belles heures de son passé.
L'histoire de la principauté
C'est au VIIe s. que Remacle, moine bénédictin venu d'Aquitaine, érige le monastère de Stavelot - Malmedy pour y établir les lieux de recueillement d'où s'épanouira, par la suite, son œuvre d'évangélisation. Sigebert III, roi des Francs, fait mention de Stavelot et de Malmedy à propos de la ratification, aux environs de 648, de la fondation des deux abbayes. Stavelot va devenir, pendant plus de onze siècles, le siège d'une très intense activité spirituelle, scientifique et artistique, dont le rayonnement atteindra des dimensions remarquables. Mais en 1794, les troubles révolutionnaires mettent un terme définitif à cette grande période monastique. On conserve, de celle-ci, une bonne partie des constructions abbatiales ainsi que d'inestimables trésors religieux (châsse de saint Remacle et buste de saint Poppon à l'église Saint-Sébastien), mais on déplore amèrement la disparition de la grande basilique romane qui prenait place parmi les églises importantes des Xe et XIe s. du pays mosan. On en voit encore les vestiges impressionnants dans le parc de l’abbaye.
L’abbaye aujourd’hui
On peut se réjouir des efforts consacrés, depuis quelque temps, à la remise en valeur des vénérables bâtiments. Grâce à des restaurations judicieuses, l'abbaye héberge à présent plusieurs institutions d'ordre culturel et notamment le superbe Centre d'Interprétation de la Principauté de Stavelot - Malmedy. De plus, on ne compte plus les immenses services que rendent le Grand Réfectoire des Moines, la salle François Prume, les cloîtres et les vastes caves romanes, sans oublier le musée Guillaume Apollinaire, le Musée du Circuit de Francorchamps, la Bibliothèque communale, l’Office du Tourisme et le Centre culturel dont les activités sont aussi nombreuses que dynamiques. Quant aux manifestations de plein air, elles trouvent, sur la très belle Place Saint-Remacle comme au milieu des vestiges de l'abbaye, les cadres où s'intègre idéalement leur aspect folklorique.
Notre ancienne abbaye retrouve donc un nouveau rayonnement culturel qui s'élargit d'année en année et il ne faut pas s'étonner si la cité des Princes-Abbés connaît aujourd'hui un renom fort enviable en tant que centre d'art, de folklore et de tourisme. Quant à la beauté du cadre naturel de nos belles Ardennes, c’est un atout majeur pour découvrir et profiter de toutes les richesses qu’offre aujourd’hui notre chère vieille cité.